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Biocoop et Ekibio, interview de Thierry Chiesa

Biocoop et Ekibio, interview de Thierry Chiesa

Le 18/05/2020

Avec cette période de crise sanitaire, la société Ekibio mesure combien tous les choix qu'elle a faits depuis 30 ans se révèlent pertinents. Travailler en amont avec des producteurs français, en mode partenarial, transparents, voilà qui permet d'assurer la qualité et la continuité de production des produits d'épicerie Priméal, Le Pain Des Fleurs, Ma Vie Sans Gluten, Bisson.
Thierry Chiesa, directeur général du groupe, répond à nos questions

Avec cette période de crise sanitaire, la société Ekibio mesure combien tous les choix qu'elle a faits depuis 30 ans se révèlent pertinents. Travailler en amont avec des producteurs français, en mode partenarial, transparents, voilà qui permet d'assurer la qualité et la continuité de production des produits d'épicerie Priméal, Le Pain Des Fleurs, Ma Vie Sans Gluten, Bisson.
Thierry Chiesa, directeur général du groupe, répond à nos questions.

 

Vous travaillez au maximum en filières françaises, cela limite vos risques de ruptures d'approvisionnements durant cette période de crise ?

Oui absolument. Pour l'instant, on suit la demande, alors que nous avons enregistré des croissances très importantes : 50% sur les pâtes fabriquées dans nos ateliers grâce à notre filière blé dur, 70% sur le riz de Camargue, 100% et parfois jusqu'à 300% sur les farines de blé. Il n'y a que sur les riz basmati et thaï que l'on a parfois des ruptures, justement parce qu'ils proviennent de nos fournisseurs étrangers.

 

Pâtes Ekibio

Nouilles blanches Priméal, produites par la société Ekibio

 

Tout cela suppose probablement une nouvelle organisation ?

Nos équipes logistiques travaillent en 3/8, même le samedi et les jours fériés. Evidemment nous avons mis en place toutes les mesures de sécurité, avec de nouveaux moyens, des distances de sécurité entre tous les postes. Un maximum de salariés sont en télétravail. Nous avons maintenu les séances de sophrologie que nous proposons à nos salariés, pour aider ceux qui en ont besoin à gérer leurs angoisses. Même pour ceux qui sont en télétravail, cela se fait en vidéo !

 

On peut dire que vous travaillez sous tension ?

Oui, mais on gère bien. Je suis très fier de tous mes collaborateurs, de leur capacité à accepter le changement. Nous allons monter en satisfaction clients, la crise nous oblige à être plus performants, ça nous motive, on progresse. Avec Biocoop, cela nous rapproche encore, on doit être plus solidaires, on va au delà de la relation fournisseur-client, on règle ensemble des problématiques très opérationnelles, on se montre agiles sur nos dysfonctionnements pour réussir à les gérer ensemble !

 

A votre avis qu'est-ce qui fait que vous tenez le rythme ?

Mais parce qu'on est fabricants à partir de nos propres matières premières issues de nos filières, donc nous ne sommes pas touchés par la pénurie comme le serait celui qui doit acheter ses céréales. Nous nous ne sommes pas dépendants. D'autant que nous avons fait du préventif, on a anticipé un peu sur la crise.

Nous avons notre propre savoir-faire avec 13 filières. Et la crise renforce notre volonté de relocaliser, pour être encore plus cohérents. Nous pouvons ainsi proposer à la fois transparence, pérennité et garanties sur nos matières premières. Bien sûr, nous fournissons d'abord ceux qui nous ont soutenus depuis des années et qui ont fait les bons choix.

 

Quels sont-ils ?

Le fait de proposer des produits bio et locaux a beaucoup de sens, pour nous, pour les consommateurs, pour les distributeurs comme Biocoop. Est-ce que le prix est plus important que tout ? A l'étranger il y a des prix imbattables mais où est le sens global ?
Est-ce qu'on ne voit pas clairement désormais qu'il y a un schéma de commerce mondial à remettre en cause ?
Pour moi une des grandes leçons de cette crise, c'est que la nature n'est pas une ressource dans laquelle on peut puiser indéfiniment, c'est un écosystème dont nous faisons partie et que nous devons respecter !

 

Comment imaginez-vous « l'après COVID » ?

Il ne peut pas être identique à l'avant ! Pour Ekibio, en tout cas, nous avons fait des acquis colossaux au niveau social. Nous avons gagné en efficacité, en confiance, aussi bien avec nos partenaires comme le réseau Biocoop, qu'avec nos salariés avec qui nous maintiendrons en partie le télétravail que nous expérimentons.

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